Depuis 1929, les minotiers de la famille Allafort produisent des farines qui répondent aux attentes des professionnels et du consommateur. Une production qui s’est modernisée au fil du temps, tout en conservant ses valeurs, et qui fait la part belle au respect de l’environnement. Écrasement de grains issus d’une agriculture aux pratiques saines, investissements pour veiller à sa propre consommation en électricité et en eau, recyclage ou revalorisation des déchets ou encore choix de transporteurs locaux… Tout est pensé pour favoriser une approche durable.
Le Périgord est une terre de meuniers qui comptait pas moins de 2 700 moulins au début du XIXe siècle. Il faut dire que la farine, en Dordogne comme dans le reste de la France, a longtemps été la base de l’alimentation, avec ce pain quotidien qu’on rompait à tous les repas.
Pour Périgord Farines, située à Busserolles, l’aventure minotière commence en 1929, quand Émile
Mazeau, arrière-grand-père de Dominique Alalfort, son président actuel, crée son moulin, avant que
Guy, son petit-fils, reprenne l’activité et crée dans la foulée l’entité Minoterie Allafort en 1958.
Se moderniser est dans l’ADN de la société familiale
1982 : Dominique, son fils, reprend les rênes de l’affaire familiale. Naît alors quelques années plus tard la société Périgord Farine, une usine dédiée au conditionnement de la farine en sachet et en sac.
Dès 2000, le moulin double sa capacité de production et, en 2005, Minoterie Allafort et Périgord Farine fusionnent, ce qui mène à une extension de l’usine de conditionnement et la création d’un deuxième moulin au début des années 2020.
“En 2017, nous avons robotisé et modernisé notre usine, sans réduire la masse salariale, mais en réduisant en revanche la pénibilité au travail”, selon Alban Allafort, l’un des deux fils de Dominique qui travaille désormais à faire rayonner l’entreprise.
Aujourd’hui, alors que le centenaire de la maison sera fêté dans cinq ans, la société aux 34 salariés fournit la grande distribution, la restauration hors foyer (RHF), des grossistes et des boulangers. Ce qui fait tourner
ses deux moulins d’une capacité d’écrasement de 70.000 tonnes de blé par an, ainsi que son usine de conditionnement de 7 lignes robotisées.
Défendre une agriculture aux pratiques saines et une production raisonnée
“Nous travaillons en amont et en aval, en considérant nos fournisseurs et nos clients, explique Alban. Des
cahiers des charges ont été construits pour intégrer des filières responsables de l’environnement. Nous veillons à ce que nos fournisseurs en blé travaillent selon des pratiques agricoles saines qui limitent l’utilisation de produits phytosanitaires et le labour des sols, tout en fixant des limites en utilisation d’eau. Nos agriculteurs partenaires sont en accord avec des apiculteurs pour installer des ruches en bout de parcelles et ils intègrent des haies sur leurs exploitations pour favoriser la biodiversité. Par ailleurs, nous voulons une juste rémunération des agriculteurs.” Un sujet d’actualité s’il en est !
Et de poursuivre : “Nous avons également développé une filière Périgord aux bonnes pratiques environnementales, avec des blés cultivés dans la région de Bergerac, écrasés dans nos moulins et redistribués en local dans certaines parties de la région.”
Recycler, revaloriser et surveiller la consommation d’électricité
La société s’engage également dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) depuis des années. En favorisant une approche locale, mais aussi en adaptant des installations techniques
spécifiques. “Nous le faisons dès que nous investissons dans des changements, précise Alban. On ne fonctionne qu’à l’électricité, avec des moteurs à basse consommation, les moins énergivores possibles. Nous procédons aussi à un remplacement progressif, déjà bien avancé, de notre éclairage pour passer en LED…”
Côté gestion des déchets, Périgord Farine revalorise le carton et le papier qu’il utilise en le triant et le recyclant. Les déchets végétaux générés partent quant à eux vers des circuits vertueux (méthanisation ou
fabrication de granulés pour des poêles).
Une partie du son tiré du grain sert bien entendu à fabriquer des farines complètes ou semi-complètes, l’excédent étant revendu pour la fabrication d’aliments pour l’homme (compléments alimentaires riches en fibres et nutriments) ou les animaux.
L’eau, une ressource respectée
“Nous surveillons également notre consommation en eau, ajoute Alban. Pour écraser le blé, le meunier doit le mouiller pour l’attendrir et le laisser au repos un certain nombre d’heures. Nous dosons donc très précisément la quantité utilisée, qui varie en fonction de la typologie de blé ou de la météo.” Une méthodologie qui n’est pas obligatoire, mais qui est un choix de la part de la minoterie même si cela entraîne des investissements supplémentaires. Une attention particulière est également donnée au choix des prestataires. “Dès qu’on le peut, on les choisit en local, notamment pour tout ce qui est transport.”
Le développement durable est donc un axe de travail prioritaire pour Périgord Farine-Minoterie Allafort, qui prouve qu’un passé riche de savoir-faire est un socle solide pour se tourner vers le futur, proposant des solutions qui intègrent une démarche de développement durable grâce à des actions concrètes.

Article paru dans le magazine L’Édition Périgord spécial économie 2024
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